Les Romains conservaient six mois le poisson frais, en le mettant
dans de la neige, au fond d'une glacière ; et ils avaient
une loi qui défendait aux marchands de poisson de s'asseoir
jusqu'à ce qu'ils eussent vendu toutes leurs provisions,
afin que cette obligation de se tenir debout les rendît
plus soumis et plus empressés de vendre à un prix
raisonnable.
Deux naturalistes ; Bloch et Leuwenhoek se sont amusés
à compter les ufs de certains poissons, et en ont
publié des calculs assez curieux à cet égard.
La femelle d'un brochet moyen cent quarante-huit mille - la femelle
d'un maquereau, cinq cent soixante et onze mille - la femelle
d'une morue, neuf millions trois cent quarante trois mille.
Au XII e siècle en France, les marchands réunis
en compagnie entreprirent d'approvisionner de marée la
capitale ; alors s'établit la différence des harengères
chargées de la vente des poissons d'eau de mer, et des
poissonniers qui faisaient la vente du poisson d'eau douce.
Les délicieux poissons de la Méditerranée
semblaient ne devoir jamais paraître sur les tables de la
capitale, malgré une prime de 9 000 francs que le roi Louis
XV eût accordée, à titre d'encouragement,
à celui qui pourrait faire arriver à Paris une dorade
fraîche ; aucun entrepreneur ne put gagner cette récompense,
au grand désespoir des Lucullus du siècle dernier.
extrait du livre " Néo physiologie du goût "
1839 et communiqué par
"Les.cuisiniers.francais" <Les.cuisiniers.francais@wanadoo.fr>